Kévin et les dinosaures: conte 2

  Par un froid matin de décembre, la neige tombait en flocons compacts sur la maison dans laquelle Kévin vivait avec son papa. Ils habitaient une belle grande maison isolée, entourée par la forêt. Le père de Kévin n'aimait pas les villes et les villages. Il préférait le calme et la tranquillité par-dessus tout. C'était mieux, disait-il, pour étudier les trésors que ses fouilles archéologiques lui avaient permis de déterrer. Kévin adorait assister son père lorsqu'il s'installait à son bureau, non loin de la grande cheminée, pour examiner un petit fragment d'os ou de pot de terre. Mais aujourd'hui, il avait froid. Le feu dans la cheminée ne suffisait plus à réchauffer la grande salle à manger.
  -Kévin, dit son père, vas donc rajouter quelques bûches dans la cheminée s'il te plait.
  -Tout de suite Papa!
  Kévin s'empressa d'aller à la remise extérieure car le porte-bûches à côté de la cheminée était vide. Une fois bien emmitouflé dans son anorak, son bonnet et ses gants, il ouvrit la porte et s'élança dans le froid glacial et la neige.
  Arrivé devant la remise, il découvrit que son père et lui, tellement passionnés par leurs recherches, avaient oublié de couper de nouvelles bûches. Il revint à la maison en courant et en criant:
  -Papa! Papa! Nous n'avons plus de bois!
  -Calme-toi fiston! Ce n'est pas bien grave. Le temps de m'habiller et de m'équiper de ma fidèle hache, nous allons en couper dans le petit bois derrière la maison!
  Le temps que le papa s'habille et s'équipe, une tempête de neige s'était abattue à l'extérieur. Cela ne les découragea pas. Kévin tirait le traîneau sur lequel ils entreposeraient le bois pendant que son père portait la grosse hache sur son épaule droite.
  Arrivés à l'orée du petit bois, le papa de Kévin empoigna sa hache, s'approcha d'un beau sapin et frappa de toutes ses forces. Le manche de la hache se brisa net!
  -Non, ce n'est pas possible!
  -Que se passe-t-il, Papa? Kévin vit la hache brisée et comprit. Qu'allons-nous faire? demanda-t-il.
  -Nous allons rentrer et brûler des choses et des meubles auxquels nous ne tenons plus vraiment, sinon nous allons mourir de froid!
  En entendant ces mots, Kévin eut une idée. Il récita une des incantations magiques sous les yeux étonnés de son père qui ne comprit que le mot Tricératops. L'instant d'après, le corps de Kévin, le frêle petit garçon, se transformait en un énorme tricératops. Il regarda son père qui comprit immédiatement et qui recula de plusieurs mètres. Le tricératops fonça dans un bosquet, brisant et déracinant une bonne dizaine d'arbres. Il refit ainsi plusieurs passages en piétinant le bois tombé au sol jusqu'à ce qu'il ne reste plus que des morceaux plus ou moins de la taille de bûches. Il récita à nouveau la formule et se retransforma en petit garçon sous les yeux ébahis de son père qui n'en revenait pas qu'un petit garçon de dix ans ayant un tel pouvoir puisse l'utiliser avec autant de maturité.
  Ils chargèrent le traîneau et durent faire plusieurs voyages pour amener tout le bois à la remise.
  Grâce à Kévin, ils n'eurent pas à brûler leur mobilier pour rester en vie.

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