Le Mystère de l'Ecu Terreux épisode 2

10 juin 2010

Le Mystère de l'Ecu Terreux épisode 2

-Quoi?...hein...euh...non, je réfléchissais à un truc.
-Ne me dis pas que tu as envie de te farcir la serveuse à grosses meules, dit Sagrat.
-Moi? T'es fou lui, hé, l'autre, woah, pfff, n'importe quoi! Un nain avec une humaine, on aura tout vu! T'imagines la tronche monstrueuse de la progéniture?
-Ca existe, dit Gheul-Tâh. On appelle ça les Zhaleumans!
-On s'en fout, dit Sagrat. T'es amoureux, hein, avoue!
-Mais non je te dis, répondit un Fomahn rouge pivoine.
-Ouais, c'est ça, et moi je suis une pucelle de vingt ans qui déteste l'or et l'hydromel, rétorqua Sagrat.
Après cette ultime tirade, ils se levèrent, payèrent leur dû et sortirent de l'auberge pour se diriger vers le château, tout ça sans que Fomahn n'ose à nouveau regarder la jolie serveuse de peur d'avoir la gorge qui se noue, l'estomac qui se retourne et les genoux qui s'entrechoquent. Il se maudissait d'être tombé amoureux car on est très con quand on aime! D'habitude avec les femmes naines, c'était bestial, sans sentiments, juste physique, le truc normal quoi! Mais là, Cupidon s'en était mêlé et il ne savait plus du tout comment agir sans perdre la face devant cette donzelle qui avait plus de répondant que lui. Enfoiré d'angelot, pouvait pas se mêler de ses affaires celui-là!
Sur la route du château, personne ne parla jusqu'à ce que Gheul-Tâh ne prenne la parole:
-Et comment est-ce qu'on s'adresse à un Baron? demanda-t-il niaisement.
Cela exaspéra Sagrat qui répondit:
-Tu lui chies sur les pompes, lui rotes en pleine poire et lui balances un grand coup de savate dans les burnes, abruti!
-Ah, ok, répondit Gheul-Tâh.
Sagrat n'en revenait pas. Comment pouvait-il survivre dans ce monde barbare en étant aussi con?
-Finalement, tu dis rien et tu nous laisses faire, ok?
-Ok! C'est toi le chef, Chef.
Arrivés devant les énormes portes du château, Sagrat dit à Fomahn en ricanant:
-Allez Casanova, frappe aussi fort que tu l'aimes pour qu'on nous entende!
Cette remarque acerbe porta encore plus la confusion dans l'esprit du nain qui, sans réfléchir, frappa comme une mule contre le bois de la porte.
BLAM, BLAM, BLAM!
-Merci, tu vois quand tu veux! dit Sagrat, un sourire narquois aux coins des lèvres.
Voyant que personne ne venait ouvrir malgré le vacarme, Fomahn décida de recommencer, beaucoup plus fort cette fois-ci. Il envoya son poing cogner contre la porte au moment même où un majordome tout rabougri ouvrait la porte.
PLAF!
-Oh merde! dit Sagrat alors que Fomahn commençait seulement à se rendre compte que la chose flasque qui avait répandu son sang sur son poing ne pouvait être la porte.
-Ca va? demanda-t-il au tas de chair informe qui baignait dans son sang en costume de majordome.
-Fa va. Efcuvez-moi d'avoir été fi long. Ve fuis dévolé!
-Euh...c'est rien, dit Sagrat. Mais vous êtes sûr que ça va? demanda-t-il au petit bonhomme tout rabougri qui avait la moitié du visage encore répandue au sol.
-Oui oui, pfas de pfroblème! Que pfuis-ve pour vous?
-Nous souhaiterions rencontrer le Baron pour lui parler d'une affaire de la plus haute importance.
-Le Bfaron est très pfris fes temps fi. Revenez un autre vour.
-C'est à propos de l'Ecu Terreux! ajouta Sagrat.
L'œil valide du majordome s'alluma d'un coup.
-Un inftant f'il vous pflait. Ve vais vois fi le Bfaron pfeut vous refevoir.
Et il partit en les laissant seuls devant la porte.
-Vu ce que tu lui as mis, je voudrais pas être le Baron quand tu le salueras! dit Gheul-Tâh.