La gargouille
Du haut de ma tour
J'observe l'humanité sans détours
Trois siècles que je suis là
Et que l'on ne me remarque pas
Les pigeons sont devenus ma nourriture
Depuis l'avènement de vos maudites voitures
Où est donc passé le temps
Où je dévorais tous ces manants
Qui traversaient la ville à pieds
Pour regagner leurs quartiers
Durant le jour je suis de pierre
Mais quand la nuit tombe faites vos prières
Je reprends de droit ce qui m'appartient
Le ciel de cette ville est le mien
Et parfois je réussis à piéger
Un passant que je m'empresse de manger
Et dès le lendemain la Une du journal
Relate le crime d'un psychopathe associal
Votre sang se glace à cette information
Tandis que je reprends ma méditation
Je recommencerais un de ces soirs
Dès lors que quelqu'un errera dans le noir...